Les grands travaux de réhabilitation du stade Emmanuel Le Visage ont commencé fin mai. La première tranche consiste à remplacer la pelouse du stade d’honneur par du gazon synthétique et par la suite installer un éclairage.
Deuxième tranche : un appel d’offres a été fait pour la rénovation des deux vestiaires.
Troisième tranche : lancer l’opération de l’engazonnement du terrain annexe.
Combien çà coûte ?
Les prévisions pour l’ensemble des travaux étaient les suivantes (cf c/r conseil municipal du 20/12/2011) :
Transformation du terrain d’honneur en gazon synthétique,
avec éclairage………………………………………………………… 598.500,00 E
Rénovation de terrain annexe engazonné……………… ……… 50.900,00 E
Restructuration des vestiaires – terrain d’honneur……………….. 143.560,00 E
Restructuration des vestiaires – terrain annexe…………………… 78.600, 00 E
Coût total de l’opération….. 871.560,00 Euros Hors taxes.
Montant des subventions :
(cf. c/r conseil municipal du 3/04/2012) :
Participation de Port Louis ………………………………………….. 57.000 euros. Région……………………………………………………………….. 100.000 euros
Quid de la demande de la subvention d’équipement sportif d’intérêt national auprès du Centre National de Développement du Sport (cf. c/r conseil municipal du 3/04/2012) ?
Les travaux actuellement en cours ont été votés lors du Conseil municipal du 15 mai 2012 :
Voierie, terrain de sports…… .542 583,93 E
Réseaux divers et éclairage.... 113 490,00 E
Total ……………………… 656 073,93 Euros HT
Afin de poursuivre les travaux, un appel d’offres a été lancé pour la réfection des vestiaires (coût prévisionnel : 222 160 euros HT).
L’engazonnement du terrain annexe est inscrit dans les dépenses pour une somme de 50 900 euros HT.
Le coût global des travaux dépassera le million d’euros une fois les taxes ajoutées.
Pourquoi ces grands travaux ?
Le 20 décembre 2011, lors du conseil municipal, les deux arguments avancés par la municipalité, pour justifier cette réhabilitation sont les suivants :
1-« il est impératif de rénover des équipements, aux coûts de fonctionnement élevés, insuffisamment adaptés à la pratique de football et pas aux normes pour toutes les compétitions ».
2 -« la mise en œuvre d’un projet de développement de l’habitat prévoyant la construction de 77 logements, au cœur du bourg, sur une emprise foncière communale, constituée en grande partie par un terrain de football. Cet espace était précédemment ouvert aux associations sportives, aux écoles et au public pour des activités de loisirs de plein air et la pratique du football ».
Pourquoi du gazon synthétique ?
Ouest France dans son article du jeudi 21 juin 2012 apporte une réponse : « la mise en œuvre d’un gazon synthétique s’inscrit au cœur de la dynamique de renforcement des liens entre les habitants et les municipalités.
A méditer….
Arguments de la municipalité concernant la pose d’un gazon synthétique ( cf.c/r du conseil municipal du 20 décembre 2011) :
« Ce projet s’inscrit dans une démarche de développement durable et d’accroissement de la coopération intercommunale. Il apparaît la solution la plus pertinente à l’échelle de la commune et du territoire de la rive gauche de la rade de Lorient, pour trois raisons majeures :
- il est économe en charge de fonctionnement,
- il permet de développement de l’occupation du terrain d’honneur par des publics diversifiés de la commune et des collectivités environnantes (clubs, écoles, service enfance-jeunesse, collège et lycées…)
- la mise en œuvre d’un gazon synthétique répond à des préoccupations écologiques.
Ouest France apporte un témoignage intéressant dans son édition du 23 mars dernier concernant l’entretien du terrain synthétique de Ploemeur.
« L’entretien du terrain est important pour sa longévité…Si l’entretien était minoré par rapport à un terrain naturel (ni eau, ni produits), il s’est tout de même avéré un peu plus complexe que prévu….Le nettoyage de la surface avec une sorte de moquette traînée à l’envers était censé être suffisant. Inefficace. …..Il a fallu investir dans un balayeur pour synthétique arrivé un an après la mise en service pour ramasser dans les fibres les gravillons et autres petits objets extérieurs. On le passe une fois par mois. On a également depuis trois semaines un balai-brosse pour la surface. On a aussi acheté un système de soufflerie pour les feuilles mortes en automne. Et on utilise un petit tracteur adapté. Moins lourd. L’entretien régulier est vraiment nécessaire, particulièrement autour des surfaces de pénalty où il faut recharger en granulat de caoutchouc sous peine d’affaissement comme sur d’autres terrains analogues…. Quant au respect du terrain, l’équipe avoue que le constat du lundi matin lors du ramassage après le week-end aligne papiers, bouteilles plastiques, élastomères…. ».
Projet de convention avec Port Louis :
Lors du conseil municipal du 3 avril dernier, « le projet de convention de participation financière et d’utilisation des équipements à intervenir avec la commune de Port Louis dans le cadre du financement de la restructuration du terrain d’honneur et des vestiaires du complexe sportif E. Le Visage » », a été approuvé.
Quant à la participation de Locmiquélic aux travaux de rénovation des stades de Port Louis (100.000 euros), (Ouest France du 30 juin 2012) nous attendons des éclaircissements. En effet, nous comprenons que si Port Louis participe au financement de notre gazon synthétique, mutualisation oblige, Locmiquélic participe aussi à l’entretien des terrains de football de Port Louis. En faisant les comptes, Port Louis ne participe qu’à hauteur de 10% de notre « gazon maudit »… ?
Cette analyse des coûts de mise en œuvre et d’entretien du gazon synthétique laisse apparaître des imprévus financiers non négligeables. On constate aussi dans cette analyse, le manque de concertation entre les communes et les usagers et la complexité d’utilisation et d’entretien d’un tel terrain.
Apparemment les chaussures spéciales ne suffiront pas…
Au passage il semblerait que la piste d’athlétisme soit supprimée. Dommage … ! Sans doute un sport qui ne coûte pas assez cher pour que nos élus s’y intéressent.
Commentaires d'un de nos lecteurs : Gazon synthétique, qui sera tondu ?
Les chiffres
La pelouse synthétique du stade de football Emmanuel Le Visage à Locmiquelic, aura couté 542 583,93 € HT d’investissement à la création, contre 140.000 € pour le gazon naturel. Au bout de dix ans (durée de vie moyenne pour ces types de sol), l’entretien revient à 100.000 € pour le premier terrain et à 150.000 € pour le second. Ainsi, dix ans d’utilisation génèrent un cout moyen de 642 583,93 € HT pour la pelouse synthétique et d’environ 300 000 € pour le gazon naturel.
La durée de 10 ans semble raisonnable, pour un gazon synthétique (utilisé 7 heures par jour), il n’y a pas d’exemples allant au-delà à ce jour. Un gazon naturel peut durer facilement le double !
En cas d’utilisation prolongée, le gazon synthétique est soumis à une usure normale, qui se traduit par un aplatissement. Cette usure normale dépend de l’intensité avec laquelle le gazon synthétique est utilisé.
Peu d’entretien pour le gazon synthétique ?
Pour les usages sportifs il suffit non seulement de brosser régulièrement le gazon synthétique, d’enlever les déchets, les feuilles et éventuellement de rajouter du sable, mais aussi, afin de conserver de manière optimale les caractéristiques de jeu, le terrain doit également recevoir un entretien professionnel régulier, pendant lequel un travail complet tel que le décompactage du remplissage, le traitement de la couche supérieure, ainsi que d’éventuelles réparations sont effectués. Il faut aussi désherber car il y a des graines qui germent dans le substrat.
Consommation d’eau
L’idée d’arroser un terrain synthétique peut paraitre un luxe aux yeux de certains, l’arrosage étant fait exclusivement avec de l’eau potable.
Pour d’autres, c’est une nécessité car des études ont démontré qu’un terrain synthétique doit être arrosé pour éviter l’augmentation de la température en surface pendant les journées ensoleillées. Cet arrosage permet également de réduire la présence des polluants.
Lors des périodes estivales où la température de l’air peut s’élever à 30°C et plus, la température d’un terrain synthétique peut atteindre 80°C . A cette température, le terrain est impraticable, et auparavant, les joueurs auront été exposés à des risques élevés de brûlures et d’infections de la peau.
L’arrosage des terrains synthétiques est donc obligatoire pour protéger les utilisateurs des risques associés à une augmentation de la température du terrain
D’après les études réalisées par l’Université de Pennsylvanie (Center for Sports Surface Research), la quantité d’eau nécessaire pour réduire de 10°C la température d’un terrain synthétique pendant 2 heures est évaluée à 11 356 litres
Ainsi, on risque de se retrouver en période sècheresse, par beau temps, avec un terrain impraticable (trop chaud), qu’on ne pourra rafraichir (restriction d’eau) !
Si nous considérons que la pluviométrie mensuelle chez nous (hors cette année) est d’environ 100 millimètres , un seul terrain de football recevra 878 000 litres par mois. Autant d’eau gratuite venant arroser le gazon naturel !
Festivités interdites !
Dans l’article paru dans Ouest-France, la Municipalité avance que ce terrain pourra servir à d’autres manifestations, elle ne précise pas qu’il ne devra pas faire très chaud, que les chewing-gums seront interdits (car ils collent au substrat), mais que surtout il ne faudra ni fumer, ni faire de barbecue car le gazon synthétique brule!
C’est arrivé à Lorient (Ouest-France)
Le feu à la pelouse synthétique du Moustoir à Lorient
Faits divers samedi 20 novembre 2010 (Ouest-France)
Si ça intéresse quelqu’un d’organiser une animation par temps frais et pluvieux, pourquoi pas ?
Et après ?
Le recyclage du gazon synthétique
Première matière: le plastique, à lui seul, il peut réintégrer facilement une filière mais encore faut-il qu'il soit libre de contaminants (sables...)
Deuxième matière: le caoutchouc vulcanisé. Issu de la filière recyclage, le caoutchouc peut-il de nouveau être utilisé pour faire du gazon synthétique ? Peut-il être intégré dans des sols pour des parcs d'attraction ? Séparé, ou en mélange avec le plastique, il peut être un combustible avantageux.
Troisième matière: le sable. Le sable retiré n'aura qu'une valeur marginale mais il peut facilement intégrer une filière de génie civil.
Et maintenant, il faut trouver le process de séparation de ces trois matières, et à quel prix !( non chiffré dans l’opération)
Rien à voir avec la fabrication du compost, avec du gazon naturel !
Tout ça pour préciser, que le gazon synthétique, a surement son utilité en milieu urbain, où les surfaces sont rares, mais que cela reste à prouver à Locmiquelic.
En attendant, le gazon ne sera plus tondu, mais le métier ne disparaitra pas, car le contribuable risque de l’être.
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